smokey chef Andreas Stelzerjpg

La cuisine japonaise est « au-delà du goût »

Kai to Shiro Wine no Bar KAKIMARU, conversations chaleureuses © Andreas Stelzer
Kai to Shiro Wine no Bar KAKIMARU, conversations chaleureuses © Andreas Stelzer

Au Japon, être chef n’est pas simplement un emploi—c’est un engagement à vie, profondément respecté dans la société. Ce dévouement est particulièrement évident dans la cuisine japonaise, où la précision, la tradition et l’art sont primordiaux. De nombreux chefs débutent comme apprentis, passant des années à travailler sous la tutelle de maîtres chevronnés. Au début, leurs journées sont remplies de tâches élémentaires : nettoyer, préparer les ingrédients et observer attentivement leurs mentors à l’œuvre. Ils apprennent étape par étape, attendant souvent des années avant qu’on leur fasse confiance pour préparer des plats pour les clients de manière autonome.

Itamae © Andreas Stelzer

La perfection dans chaque détail :

Ces chefs, connus sous le nom de shokunin, incarnent un dévouement à la perfection de leur art—un concept appelé kodawari. Le kodawari est une focalisation sans compromis sur l’excellence dans chaque détail, qu’il s’agisse de sélectionner les meilleurs ingrédients, de maîtriser des techniques précises ou de créer l’harmonie dans chaque plat. Il n’y a pas de précipitation vers le résultat final ; au contraire, il y a un engagement constant à faire les choses de la bonne manière. Au fil du temps, cette approche confère à ces chefs un profond respect dans la société japonaise, où ils sont considérés comme des symboles de patience, de travail acharné et de fierté dans la qualité.

Dorade © Andreas Stelzer

La maîtrise d’un seul plat :

Dans de nombreux restaurants japonais traditionnels, les chefs se spécialisent dans un seul type de plat, comme les sushis, les ramen ou les tempura. Cette focalisation unique leur permet de se consacrer véritablement à la maîtrise de leur art choisi et d’affiner leurs compétences au fil du temps. En se concentrant sur une spécialité, les chefs peuvent explorer les subtilités de ce plat et chercher continuellement à s’améliorer. Les clients qui fréquentent ces restaurants apprécient ce dévouement, sachant qu’ils font l’expérience d’un mets préparé par quelqu’un qui a consacré sa carrière à ce plat spécifique.

Huître ouverte © Andreas Stelzer

Le rôle de la céramique :

La présentation est également essentielle dans la cuisine japonaise, et le choix de la céramique joue un rôle important. Les assiettes, les bols et les tasses sont souvent faits à la main, parfois spécifiquement conçus pour un seul plat. Nombre de ces céramiques proviennent de la région de Shiga, réputée pour ses artisans potiers talentueux. Chaque pièce est soigneusement choisie pour compléter la nourriture, mettant en valeur ses couleurs, ses textures et même la sensation de chaque bouchée. La vaisselle en céramique reflète la même attention aux détails que la nourriture elle-même, transformant le repas en une expérience sensorielle complète.

Céramiques de Shiga © Andreas Stelzer

Plus qu’un simple repas :

Dîner dans un restaurant japonais traditionnel est plus que simplement manger ; c’est une rencontre avec des années de formation et de dévouement. Chaque plat reflète le parcours du chef, de la découpe soigneuse du poisson à la disposition réfléchie sur l’assiette. Les clients viennent non seulement pour manger, mais pour apprécier l’effort derrière chaque repas.

Au Japon, un repas préparé par un shokunin est bien plus que de la simple nourriture. C’est un lien avec une tradition de dévouement, où chaque détail compte et où l’excellence est poursuivie sans raccourcis. C’est ce qui rend la cuisine japonaise unique—pas seulement les saveurs, mais la compétence, le soin et le respect que les chefs apportent à leur art chaque jour.

Article par Andreas Stelzer

Partager cet article

Growing up in the south of Munich, I was drawn out into the world at an early age, yet I always remained loyal to my hometown. I went on my first big trip to Southeast Asia when I was 20. At that time, I took my first SLR camera, which I received as a gift at the age of 13. In retrospect, I can say that I discovered my passion for street photography during those three months. Shortly after, I started studying architecture at the TU Munich and lived in Rio de Janeiro for seven months, until the beginning of the 2020 pandemic. At the end of July 2021, after my bachelor's degree, I bought a new camera because I wanted to take more photos again. Almost two years later to the day, I held my first exhibition on street photography.
When I walk through the streets with my camera, whether it's Munich, Istanbul, Rio or Venice, I can switch off incredibly well and am in the moment. I manage to block out everything around me and get into the situations I'm observing. I have time for myself and time to think, organise my head and tidy up a bit. Like a retreat that is not a place, but always in motion. The camera itself, literally gives me a hold, it acts as a tool for communication, but sometimes also as a deterrent. People approach me or deliberately turn away, this constant exchange, be it just a glance or a conversation that develops from it, opens the door to cultures that would otherwise remain closed to me.

Lire ensuite